Si nous regardons avec nos yeux, voyons avec notre cerveau, peut-être que la pleine conscience nous permet de discerner… avec notre cœur !
Non, votre écran n’a aucune trace d’impact ! Vous avez simplement été l’objet d’une petite expérience.
Combien de temps vous-aura-t-il fallu pour repérer cette marque sur l’écran ? L’avez-vous remarqué dès votre première lecture de la page d’accueil ou vous aura-t-il fallu plusieurs passages ?
Dans le premier cas, vous avez une faculté attentionnelle particulièrement bien développée (à moins que vous n’ayez une relation (trop ?) fusionnelle avec votre téléphone/ordinateur) ; dans le second cas, qui concerne la très grande majorité d’entre nous, vous avez été tout bonnement victime de ce qu’on appelle la cécité attentionnelle.
Alors qu’est-ce que la cécité attentionnelle et quel lien avec la pratique de la méditation de pleine conscience ?
La cécité attentionnelle désigne le fait de ne pas remarquer un élément de notre environnement alors qu’il est pourtant parfaitement visible ! Cela se produit lorsque notre attention est focalisée presqu’exclusivement sur une tâche. Tout se passe comme si l’ensemble de nos ressources cognitives étant mobilisées par la tâche à accomplir, il ne nous est plus possible de traiter d’autres informations. De fait, ces éléments n’étant pas pris en compte par notre cerveau, nous ne sommes pas capables de les voir (car si nous regardons avec les yeux, nous voyons avec notre cerveau !).
De manière plus concrète, lorsque vous étiez sur la page d’accueil, le fait que vous soyez focalisé sur la lecture du texte, vous a rendu littéralement aveugle à une partie de l’écran et vous n’avez donc pas été en mesure de repérer la trace d’impact. C’est d’ailleurs ce type de phénomène qu’exploite les illusionnistes durant leurs tours : ils jouent avec notre attention.
On a longtemps cru que la cécité attentionnelle était quelque chose contre laquelle nous ne pouvions rien faire. Des études ont pourtant montré que, chez des méditants expérimentés, la pratique de la pleine conscience permettait de surmonter cette cécité. Tout se passe comme si ces « méditants experts » avaient la capacité d’engager de façon minimale les ressources cognitives nécessaires pour accomplir la tâche sur laquelle ils sont focalisés, se rendant alors disponible à l’ensemble des autres informations. Une pratique régulière de la pleine conscience permettrait donc de choisir quand et où il convient d’engager son attention.
Ainsi, si nous regardons avec nos yeux, voyons avec notre cerveau, peut-être que la pleine conscience nous permet de discerner… avec notre cœur ; comme pourrait le suggérer cette histoire que vous connaissez peut-être :
Un vieux sage demande à ses élèves de quelle manière il leur est possible de savoir que la nuit est finie et que le jour s’est levé :
« Est-ce quand on peut voir un animal au loin et distinguer si c’est un mouton ou un chien ?
- Non ! répondit le vieux sage.
- Est-ce quand on peut voir clairement les lignes sur la paume de la main ?
- Est-ce quand on peut regarder un arbre au loin et dire si c’est un poirier ou un figuier ?
- Non ! répondit à chaque fois le vieux sage.
- Alors quand est-ce ? demandèrent les élèves.
- C’est quand vous pouvez regarder le visage d’un homme ou d’une femme, quels qu’ils soient, et voir que c’est un frère ou une sœur. Tant que ce n’est pas le cas, c’est encore la nuit. »
Tout est dit ! Il n’y a rien à ajouter sinon peut-être rappeler qu’il ne tient qu’à chacun, chacune, en travaillant présence et bienveillance, de trouver cet interrupteur caché, indispensable pour faire cette lumière qui manque dans certaines pièces de la grande maison qu’est le monde, et que nous partageons tous !
Jour. Nuit.
Jour. Jour.
A vous de jouer maintenant !
F. BLARD
Août 2024
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