Face à la surcharge attentionnelle qui caractérise le monde du travail, la pleine conscience est une réponse facile à mettre en place : si le travail c'est la santé, méditer c'est la conserver !
Avez-vous déjà fait l’expérience, lors d’une réunion, de ne plus savoir quoi dire parce que vous aviez perdu le fil de votre propos ?
Avez-vous déjà fait l’expérience, à votre travail, de répondre à un mail tout en passant un appel téléphonique ?
Nul doute que vous avez dû répondre par l’affirmative à chacune de ces deux questions.
Rien d’inquiétant à cela. Cela nous est tous arrivé… dans un monde professionnel caractérisé par les sollicitations multiples et le multitasking (accomplissement de plusieurs tâches en même temps). Mais est-ce normal pour autant ?
De nos jours, et encore plus dans le monde du travail, notre cerveau est sur-stimulé en permanence. Il est alors amené à faire des choix sur ce à quoi il nous faut faire attention, avec le risque, en cas de surchauffe, de se tromper et de ne pas retenir les bonnes informations. Par ailleurs, si notre cerveau est un bijou d’orfèvre, il est faux de croire qu’il est capable de traiter plusieurs informations de façon simultanée : en réalité notre attention passe alternativement d’une tâche à l’autre sans être en mesure d’engrammer efficacement les éléments importants pour une exécution pleinement efficace de chacune des tâches entreprises.
Dans ces deux cas, la méditation de pleine conscience apparait comme un élément de réponse aux effets néfastes de la surstimulation attentionnelle et de nos journées passées en mode multitâches. Elle nous évite le passage en « pilotage automatique » pour nous permettre de nous engager pleinement dans chacune de nos actions (et pour se rendre compte lorsque cet engagement est défaillant et qu’il nécessite d’être réinvesti !).
En apportant plus de présence à chacun de nos actes, il nous est alors possible d’améliorer nos facultés de raisonnement, nous offrant alors l’opportunité de prendre des décisions en meilleure adéquation avec la situation qui se présente. Une promesse qui, dans le monde professionnel notamment, est particulièrement appréciable ; et ce d’autant plus, qu’elle peut être mise en oeuvre de manière simple et économique. Il suffit pour ça de quelques courtes pauses, dans la journée, pour « réactiver » les acquis des entrainements passés à pratiquer la pleine conscience de manière formelle : comme par exemple en faisant le choix de prendre son café en pleine conscience durant sa pause.
J’entends déjà certains dire que tout cela ne les concerne pas et que le « mode surchauffe » fait partie de leur fonctionnement. Très bien. Je ne vous demande pas de me croire mais simplement d’expérimenter : vous ne risquez rien… sinon d’être surpris par ce que vous pourriez découvrir sur vous-même !
Mais attention, mon propos n’a pas pour but de chercher à instrumentaliser la méditation pour en faire une technique productiviste. En amenant la pleine conscience au travail, il n’est pas question d’espérer « faire mieux et plus vite » mais plutôt de « faire de son mieux et de s’en féliciter ». Et même si des études ont permis de montrer une certaine amélioration du bien-être au travail par la mise en œuvre de séances de pratique au sein de l’entreprise, la méditation est avant tout une démarche personnelle dont l’objectif n’est rien d’autre que la pratique.
En amenant la pleine conscience au travail, il n’est pas question d’espérer « faire mieux et plus vite » mais plutôt de « faire de son mieux et de s’en féliciter ».
Inviter la pleine conscience dans le monde du travail apparait donc comme une vraie opportunité, aussi bien pour les chefs d’entreprise que pour leurs employés ; car si, comme le dit la chanson, « le travail c’est la santé », méditer, c’est la conserver ! (puisque maintenant, vous savez que méditer, c’est ne rien faire !)*
Fabrice BLARD
Août 2024